sâmbătă, 8 septembrie 2018

Daria (version française)

Daria était une belle fille, grande et avec des yeux bleus comme le ciel. Elle aurait pu conquérir n'importe qui d'un seul regard. Elle aurait pu être aimée par un jeun homme qui l'as désiré toute sa vie, elle aurait pu avoir des enfants et vivre des moments de bonheur. Elle aurait pu, si...
 S'il n'y avait pas eu ce soir tardif d'octobre. Une de ces soirées dans lesquels il est préférable de rester accroupi  près du poêle à écouter le chant des bois brûlants. Une soirée dans laquelle, même la lune s'est caché parmi les nuages, et le noir avait envahit le village. Pour sortir de la maison par un temps comme ça il faut soit aimer à la folie les nuits d’automne, soit avoir un but précis. 
Même si elle n'avait pas encore 18 ans, Daria travaillait déjà comme  trayeuse à la ferme. Le fait qu'elle était la fille aînée d'une famille de paysans qui avait sept enfants ne lui avait pas permis de continuer ses études. A l'âge de 16 ans elle avait été obligé de travailler pour gagner sa vie et aider financièrement sa famille.
Il était environ dix heures du soir, elle portait avec des pas rapides ses botes en caoutchouc dans les boues formées sur la route après la pluie. Cinq minutes de marche à pieds la séparé de sa maison.  Elle avançait dans le noir en s'imaginant l'unique personne réveillée à cette heure-ci.
Qu'est-ce qu'elle se trompait! 
 A un moment donné, dans un silence nocturne, elle entendit des pas rapides derrière elle. Automatiquement Daria commença a marcher plus vite, et son cœur commença à battre cent fois par seconde. Elle aurait voulu courir, mais elle n'as pas réussi. Dans le silence de la nuit , dans lequel on entendais que des pas rapides et les battement de son cœur, deux bras masculins l'ont serré fort par la taille et l'ont soulevé. 
-Maintenant tu m’appartiens! - avait-elle entendu dans l’oreille gauche.
Elle l'avait reconnu, c'était Ion, un des jeunes désirés du village, un très beaux corps avec un  cœur pleins de haine et de rancœur.
Elle aurait voulu crier le plus fort possible, pour que quelqu'un vienne la sauver,  c'était la première fois que celui-ci s’adressait à elle, Daria ne le connaissait pas personnellement.
 Mais elle eu honte, et elle se tut. 
Parce que dans les années 60, en Moldavie, ex-pays appartenant à l'Union Soviétique, c'était une honte de crier quand les filles était kidnappées pour devenir les mariées des jeunes hommes, même si elles ne connaissais pas la personne qui les kidnappés.         
"Il m'a détruit la vie. Je sais pas pourquoi il m'avait choisi. Il avait une petite amie durant cette période et je sais qu'elle était enceinte... La pauvre fille, elle n'est s'est jamais marié, personne n'avait vu son enfant, mais je sais qu'elle l'avait accouché, et qu'elle m'a maudit pour que je puisse jamais avoir d'enfants. Je sais... je sais que le nouveau-né trouvé dans les toilettes de l'école dix ans plus tard c'était le sien. Elle l'avait jeté juste après l'avoir mis au monde, en laissant les villageois se demander si elle avait était vraiment enceinte ou si c'était que des rumeurs..." 
Daria a pu respirer soulagée que 37 ans après, quand il avait rendu son dernier souffle, sans reconnaître qu'il avait abusé d'elle toute sa vie.
Depuis qu'il était parti, les neveux de Daria ont commencé à lui rendre visite plus souvent, d'autres membres de la famille sont devenu plus proches d'elle, même les voisins sont devenu plus aimables. Tout ça parce que sa vie de prisonnière avait pris fin le jour de la mort du tyran, ainsi que ses bleus. 

Cette histoire est réelle, j'avais connu Daria il y a 12 où 13 ans. Elle aurait pu être la grand-mère que j’ai toujours désiré, j'aurais pu être la fille où la petite-fille qu'elle n'avait jamais eu...
Je sais pas comment vas Daria maintenant, j'ai perdu tout liens avec elle, je sais même pas si elle est toujours en vie, mais ses yeux bleus, sa grande âme et son vécu m'ont marqué, et je suis persuadée qu'elle sera heureuse de savoir que son  histoire est toujours vivante. 
On avait été des confidentes, et cela n'as pas de prix.

vineri, 7 septembrie 2018

Daria

Daria era o tânără frumoasă, înaltă şi cu ochi albaştri ca cerul. Ar fi putut cuceri pe oricine dintr-o privire. Ar fi putut fi iubită şi apreciată de către un tânăr care a visat la ea toată viața, ar fi putut naşte copii şi trăi clipe fericite... Ar fi putut, dacă...
Daca n-ar fi fost acea seară târzie de octombrie. Una din serile în care cel mai bine e să stai ghemuită lângă sobă şi să asculți cântecul vreascurilor ce ard. O seara in care până şi luna s-a ascuns ghemuită printre nori, iar peste sat se lăsase un întuneric beznă. Ca sa iesi din casa pe asemenea timp trebuia sau sa iubesti la nebunie noptile de toamna sau sa ai un scop anume.
Chiar dacă n-avea nici 18 ani împliniți, Daria lucra deja mulgătoare la fermă. Faptul ca era sora cea mai mare dintre cei sapte frati ai unei familii simple de tarani nu i-a permis sa isi continue studiile. Cum implinise 16 ani a fost obligata sa isi cistige existenta si sa isi ajute financiar familia.
 Era vreo zece seara, iar ea îsi purta cu paşi rapizi ciubotele de cauciuc  prin glodul de pe strada.
Cinci minute de mers pe jos pe drumul plin de baltoace o desparteau de casa ei. Călca prin beznă  prin baltoacele formate de la ploaia de peste zi imaginându-se a fi unicul om treaz de la ora aceea. Amarnic se-nsela!
În tăcerea nocturnă, la un moment dat, a auzit pe cineva venind cu paşi grăbiți în urma ei. Automat a inceput sa-si grabeasca pasul, iar inima a inceput sa ii bata cite o suta de ori pe secunda. A vrut sa fuga, dar n-a reusit, pentru ca in linistea noptii, in care se auzeau doar pasii repezi si bataile inimii ei, doua miini au strins-o pe la spate, luind-o de mijloc pe sus.
-Acum esti a mea! - a auzit soptind rece la urechea stinga.
L-a recunoscut, era Ion, unul dintre flacaii rivniti ai satului, pe cit de frumos la chip, pe atit de hain la suflet.
Ar fi vrut sa tipe, sa vina cineva s-o salveze, pentru ca era prima oara cind acesta i se adresa, nu il cunostea decit din vazute si auzite, dar i-a fost rusine, pentru ca prin anii '60 era rusine sa strigi daca un flacau te fura de mireasa, chiar daca tu nu-l cunosteai...
"-Mi-a distrus viata, nu stiu de ce m-a ales pe mine, mai ales ca iesea cu o fata in acea perioada, o lasase si insarcinata... Sarmana fata, nu s-a mai maritat dupa aceea, nimeni nu i-a vazut niciodata copilul, dar eu stiu ca ea l-a nascut, eu stiu ca ea m-a blestemat sa nu pot avea copii. Eu stiu... eu stiu ca acel prunc gasit in WC-ul scolii peste zece ani era al lui, ea l-a aruncat la nastere, lasind satenii sa se intrebe daca ea a fost intr-adevar gravida sau a fost doar birfe..."
Daria a rasuflat usurata abia peste 37 ani, cind el si-a dat ultima suflare refuzind sa recunoasca ca si-a batut joc de ea toata viata.
De cind el a plecat, nepotii de la frati au inceput sa-i calce mai des pragul, rudele i-au devenit mai apropiate, pina si vecinii erau mai amabili. Pentru ca viata ei de prizoniera s-a sfirsit odata cu moartea tiranului, la fel si vinataile.
Povestea este reala, pe Daria am cunoscut-o cu 12 sau 13 ani in urma,fi putut fi bunica ce mi-am dorit-o. Aş fi putut fi copila sau nepoata ce n-a avut-o niciodată.
Eu nu stiu ce mai face Daria acum, pentru ca am pierdut legatura, eu nustiu daca ea mai e in viata, totusi ochii ei albastri si povestea ei m-au marcat, si stiu ca ea ar fi fericita sa stie ca povestea ei n-a murit.
 Am fost confidente, iar asta nu e deloc puțin.